Le diagnostic
Tout a commencé le 14 mars avec de la fièvre pour Daniela Nierges, médecin Oncologue à l’hôpital Belle-Isle. 40 de fièvre puis, le lendemain, plus rien. Le 16 mars, la fièvre revient accompagnée de courbatures cette fois-ci, mais Daniela se sent toujours en forme.
La suspicion a été rapide : serait-ce le covid-19 ? Un prélèvement nasal est effectué à Belle-Isle. Le résultat tombe le 18 mars : c’est négatif. Elle apprendra plus tard qu’il s’agissait en réalité d’un faux négatif.
Le jeudi 19, elle commence à prendre un traitement antibiotique. Le lendemain, son goût et son odorat disparaissent subitement. Dans la nuit de vendredi à samedi, à son domicile, une grosse fatigue arrive, elle ne se nourrit plus, ne boit plus, la fièvre revient également. En quelques jours seulement, elle s’affaiblit beaucoup. A partir de ce moment, ses souvenirs sont confus, difficile pour elle de se rappeler des évènements qui se sont passés les 20,21 et 23 mars.
Prise en charge en unité Covid-19
Un appel, lui a « sauvé la vie » dit-elle. Le 24 mars, c’est Florence Voivret qui s’est rendue compte de l’état de fébrilité dans lequel se trouvait le médecin en lui passant un coup de fil pour prendre de ses nouvelles.
Rapidement, elle appelle le SAMU et elle organise la prise en charge du Dr Nierges aux HPMetz.
Daniela Nierges arrive en service de pneumologie secteur Covid à l’Hôpital Robert Schuman. Elle y passe une nuit mais avec 10L/min d’oxygène elle est transférée en service de Réa covid où elle sera plongée dans un coma artificiel pendant 11 jours.,
Le réveil auprès d’équipes soignantes très investies
« Le retour à la vie » après le coma a été difficile pour le Docteur Nierges qui s’est sentie « perdue dans l’espace ». Elle a dû faire face à des cauchemars et des hallucinations d’une violence inouïe, au point de ne pas savoir « de quel côté de la balance » elle se trouvait. Et si les hallucinations ont disparu au bout de 4 jours, les cauchemars subsistent encore.
Les souvenirs de sa prise en charge sont toujours flous, quelque chose reste cependant ancré dans sa mémoire : elle est « impressionnée » de la prise en charge dont elle a bénéficié. Elle raconte « L’élégance humaine et intellectuelle » dont ont fait preuve les soignants ainsi que « leur douceur » malgré les questions répétées et les moments difficiles. Elle a également été marquée par « la qualité des soins » qui lui ont été procurés par les équipes soignantes. Daniela, n’a pas de mots pour remercier suffisamment les équipes qui sont restées auprès d’elle. Selon elle, son destin aurait été bien différent si elle avait été prise en charge dans un autre établissement.
Aujourd’hui, elle est persuadée que sans le travail acharné et les bons soins de toutes les personnes qui se sont investies pour prendre soin d’elle, elle ne serait plus là. C’est également grâce à eux, et à cette prise en charge « très efficace » qu’elle a pu « récupérer aussi rapidement » dit-elle. Les équipes ont été « très rassurantes ». A aucun moment elle n’a été inquiète de sa situation malgré une paralysie du bras dont elle ne s’était même pas rendu compte ! Les soins ont été doux et appliqués, les équipes ont pris le temps malgré un contexte et une situation tendue.
Le 8 avril, soit deux jours après son réveil au service de Réa, Daniela rejoint le service de pneumologie non-Covid où elle commence sa rééducation. C’est avec l’aide et les « mains d’or des soignants » qu’elle réussit à dépasser les difficultés qu’elle rencontre.
Reprendre une vie « normale »
Pour le Docteur Nierges, il y aura « un avant et un après ».
Il faudra surveiller ses poumons dans les mois à venir afin d’éviter une fibrose post-inflammatoire liée au Covid-19. Surmonter les difficultés qu’elle rencontre qui pourraient être liées au stress post-traumatique fera également parti du quotidien. Elle reçoit pour cela une aide sur demande d’une psychologue des HPMetz.
Depuis quelques jours, elle a été admise au service de SSR de l’hôpital Belle-Isle où elle poursuit sa rééducation. L’enjeu est de se muscler, réapprendre à résister à l’effort, réapprendre à mieux contrôler ses gestes. Mais tout se passe très bien, elle récupère rapidement grâce à l’aide des équipes très investies auprès d’elle. Le goût et l’odorat sont revenus, la mémoire revient également, la fatigue a disparu, elle « pète la forme » raconte-t-elle.
Daniela sortira samedi 2 mai, elle est très positive sur sa situation. Elle est infiniment reconnaissante envers les équipes, ses collègues, qui s’occupent d’elle et qui l’aident au quotidien, que ce soit maintenant ou avant la maladie : soignants, aides-soignants, médecins, diététiciens, psychologues, les secrétaires sans qui elle « ne serait personne » et les agents de service logistiques.
Son message
« Tout mon amour pour tous ceux qui se sont occupés de moi et qui sont restés à mes côtés, des gros bisous »